Face à une concurrence de plus en plus forte, la filière rhum de La Réunion doit sans cesse innover pour rester compétitive. Les défis environnementaux auxquels elle doit faire face dans les prochaines années sont immenses. Tous les producteurs ont à cœur de s’inscrire dans une démarche de développement durable afin de préserver le territoire.
La distillerie Rivière du Mât, depuis une dizaine d’années, s’est lancée dans un important programme d’investissements pour arriver à une production décarbonée de rhum. Entre 2013 et 2022, pas moins de 50 millions d’euros ont été investis sur le site de Beaufonds (Saint-Benoît) pour le moderniser. Rivière du Mât est devenue une usine écoresponsable, à énergie verte et positive.
Un premier digesteur a été construit en 2011 et un second a été mis en route en 2020, porté par Saint-Benoît Energies vertes. Ce second digesteur, couplé à une unité de cogénération, assure le traitement de 100% des effluents de la distillerie et la valorisation énergétique et agronomique des coproduits des unités de méthanisation. Il permet de doubler la production de biogaz qui sert à faire fonctionner deux moteurs de 2,4 MW depuis septembre 2022. La distillerie valorise donc 100% du biogaz renouvelable : en chaleur, mais aussi en électricité verte. A partir d’octobre 2022, une partie du biogaz repartira sous forme d’électricité dans le réseau EDF ce qui permettra d’alimenter plus de 2000 foyers réunionnais en énergie. Grâce à toutes ces actions, Rivière du Mât est aujourd’hui une usine à énergie décarbonée et positive.
Rivière du Mât est la seule distillerie des DOM à avoir obtenu les 4 certifications Afnor ISO : 9001 (qualité) ; 45001 (santé-sécurité au travail) ; 14001 (environnement) ; 50001 (énergie).
En 2018, la distillerie a commencé à produire du bioéthanol pour alimenter la turbine à combustion (TAC) de la société Albioma à Saint-Pierre, mais cette production est aujourd’hui fortement diminuée par manque de disponibilité de mélasse.
Pour les produits vendus en métropole et en Europe, Rivière du Mât a choisi d’embouteiller ses rhums et ses arrangés au plus près de ses marchés à Charenton-le-Pont (Val-de-Marne). Dans une démarche de développement durable, les bouteilles sont en verre allégé. En métropole, les étiquettes et les étuis sont labellisés FSC, garantissant que les bois utilisés sont issus de forêts respectant les procédures de gestion durable.
Le traitement optimal des vinasses constitue une préoccupation forte de la filière. Rivière du Mât s’appuie sur la méthanisation pour la dépollution de ses vinasses : cette solution permet un abattement de la pollution de plus de 65% de la demande chimique en oxygène et de la matière en suspension des vinasses produites par la distillerie. Les boues issues de la méthanisation repartent aux champs car elles constituent un engrais de qualité pour la canne. Le plan d’épandage actuel couvre une centaine d’exploitations agricoles (environ 1400 hectares à terme).
Depuis de nombreuses années, la distillerie du sud se préoccupe de la préservation de l’environnement. En 2011, lors de la construction de la nouvelle usine à Saint-Pierre, le bâtiment a été pensé pour limiter au maximum son impact sur l’environnement et sa consommation d’énergie. Une innovation nationale a même été lancée à ce moment-là : une climatisation solaire.
En forte accélération ces dernières années, l’export représente depuis 2021 plus de la moitié des volumes de la marque et l’essentiel de sa croissance. Afin de gagner en réactivité, Isautier a décidé d’embouteiller les produits destinés à ces marchés directement en métropole. Objectif : baisser fortement son besoin d’import de bouteilles vides à la Réunion. Cette réduction drastique du fret maritime entre la métropole et la Réunion se traduit par une baisse de l’empreinte carbone de la marque.
En 2021, 80% des produits vendus en France et en Europe ont été embouteillés en métropole, ce qui représente environ 2 millions de bouteilles en moins qui ont fait le voyage à vide depuis l’hexagone. Dans le sens métropole-Réunion, l’arrêt complet de ces imports de bouteilles ont permis d’économiser le trajet de 80 conteneurs (équivalent 20 pieds) vers notre île. Dans le sens Réunion-métropole, la préparation des produits étant maintenue à la Réunion, ce sont des citernes qui sont expédiées en métropole pour embouteillage. Une citerne permet de préparer 50 000 bouteilles et occupe un seul conteneur, au lieu des 4 conteneurs nécessaires auparavant pour expédier ces mêmes bouteilles pleines. Cette nouvelle logistique a permis de diviser par 4 le nombre de conteneurs nécessaires au transport des produits vers la métropole : Isautier utilise désormais 20 conteneurs (contre 80 auparavant). L’analyse de « cycle de vie » est en cours pour calculer l’économie carbone générée par cette réduction de fret de près de 140 conteneurs.
Réduire la production de déchets et assurer leur revalorisation est aussi une préoccupation constante, que ce soit dans le choix des fournisseurs ou des matières premières. Concernant les plastiques par exemple : les suremballages présents sur les étiquettes ont été supprimés ; le PET a été banni des packagings ; les plastique encore utilisés sur le site font l’objet d’un tri et sont orientés à 100% vers un centre de tri permettant le recyclage ; les bidons de qualité alimentaire en plastique PEHD font l’objet d’un recyclage dans une filière agréée (un investissement est en cours pour pouvoir compacter ces bidons et optimiser leur transport.
S’agissant des papiers, des cartons et du bois, l’usine dispose d’un système de collecte et Isautier va investir dans une presse à carton afin d’optimiser le compactage de déchets pour limiter les rotations de camion de ramassage. Dans une démarche d’économie circulaire, les palettes en bois sont mises à disposition de quatre sociétés locales pour l’expédition de leurs propres produits. Toutes ces actions concourent à faire baisser l’empreinte carbone de l’entreprise sudiste.
Enfin, depuis juin 2022, la Maison Isautier adhère à l’association REUTILIZ spécialisée dans le recyclage du verre. Le verre est récupéré et nettoyé pour atteindre un taux de réutilisation de 70% minimum des bouteilles réemployables.
La distillerie est située dans une enclave de la Sucrerie de Bois-Rouge, à proximité de la centrale thermique d’Albioma, sur une emprise au sol de moins de 5 000 m2 en bordure de l’océan. Cette exiguïté foncière rend impossible tout projet d’extension ou d’investissements environnementaux. Pourtant, la distillerie de Savanna est aujourd’hui porteuse d’un projet de valorisation agronomique de ses vinasses, en collaboration avec les planteurs de canne du bassin Est de la Réunion, s’inscrivant ainsi dans l’objectif d’une économie circulaire et durable. Afin de poursuivre son développement, Savanna souhaiterait déménager son site de production à proximité de la distillerie existante afin de la désenclaver. L’idée serait ensuite de réaménager le site actuel pour le dédier au stockage et au vieillissement des rhums. Objectif : doubler les capacités actuelles des chais de vieillissement. La distillerie porte aussi le projet de construire une nouvelle boutique pour accroître son potentiel touristique et accueillir 30 000 visiteurs à l’année. Dans le cadre de ce projet d’agrandissement, Savanna réfléchit aussi à mettre en place des équipements pour la production de rhum agricole.
Dans une démarche vertueuse, la filière rhum dépollue les vinasses issues de la fabrication du rhum pour pouvoir les répandre dans les champs. Les vinasses sont naturellement riches potassium, mais aussi en phosphore et en azote, ce qui en fait un engrais de qualité pour fertiliser les exploitations cannières. Les vinasses sont fournies gratuitement aux planteurs et bénéficient d’un « rendu racines », le transport et l’épandage restant à la charge de la filière rhum. Les trois distilleries de l’île épandent actuellement sur 1100 hectares environ 900 tonnes d’équivalent engrais. Une aide précieuse dans un contexte mondial a qui a vu les prix des engrais exploser depuis 2021.
Selon une étude menée en 2021 par le Cirad et eRcane, les vinasses méthanisées produites par Rivière du Mât permettent d’éviter l’emploi de 600 à 700 kg d’engrais chimiques importés par hectare. Rivière du Mât épand actuellement 500 tonnes équivalent engrais en vinasses méthanisées sur 700 hectares sur le bassin cannier Est. Depuis 4 ans, Savanna fait des essais d’épandage sur 120 hectares: 200 tonnes équivalent engrais en vinasses brutes sont retournées aux champs sur le bassin cannier Est.
La Distillerie Isautier a mis en place un plan d’épandage validé par la DEAL permettant aux agriculteurs du sud de récupérer gratuitement les vinasses générées par la distillation, pour les utiliser comme engrais dans les champs de canne ou de chloris (foin à destination des animaux). Chaque année, c’est 11 000 m3 de vinasses brutes qui sont générés pendant les 6 mois de campagne de production (entre juillet et décembre). Ces vinasses sont mises à disposition d’agriculteurs des communes de Saint-Louis, Saint-Pierre et du Tampon qui disposent ainsi d’un engrais naturel organique 100% local.
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