Depuis plus de 10 ans, les arrangés sont devenus des ambassadeurs incontournables de la tradition gastronomique réunionnaise en métropole. Alliant la douceur des fruits tropicaux à la tonicité du rhum blanc, le rhum arrangé trouve ses origines sur notre île.
« Rhum arrangé », tout le monde connaît ! Depuis une dizaine d’années, le succès des rhums arrangés ne se dément pas. Le créneau est tellement porteur que dans l’hexagone ou dans d’autres départements d’Outre-mer, de nouvelles marques fleurissent tous les ans. Parfois, avec des recettes improbables, et même, du rhum venu de l’étranger.
Mais c’est quoi un rhum arrangé exactement? Premier paradoxe, si le terme est utilisé dans le langage quotidien à La Réunion, selon la réglementation européenne, l’appellation « rhum arrangé » n’existe pas. L’Union Européenne ne reconnaît que la dénomination de « punch au rhum » suivi ou non du terme « liqueur ». Selon l’UE, techniquement, un « arrangé » est une liqueur à base de rhum avec un titre alcoométrique volumique minimal de 15% et 100 grammes de sucre inverti par litre minimum. Voilà pour l’aspect légal et technique.
Même si l’Europe n’a pas voulu intégrer l’appellation « rhum arrangé » dans son lexique législatif, ce procédé est pourtant connu depuis fort longtemps. Les recherches historiques situent les premiers rhums arrangés au XVe siècle. La légende dit que ce sont les marins qui naviguaient sur la route des Indes qui, pour conserver plus longtemps les épices et les fruits lors de leurs périlleuses traversées, ont eu l’idée de les plonger dans de l’alcool.
A La Réunion, la tradition du « rhum arrangé » est bien vivante encore aujourd’hui, c’est même une discipline à part entière dans la gastronomie créole. Car réaliser un bon « rhum arrangé » n’est pas donné à tout le monde ! Chacun son savoir-faire, chacun sa recette.
Si les arrangés modernes contiennent beaucoup de fruits et se dégustent désormais en fin de repas, il n’en a pas toujours été ainsi. Initialement, le rhum arrangé se composait de rhum blanc, d’épices, de feuilles, d’écorces ou de plantes à qui l’on attribuait des qualités médicinales. Encore aujourd’hui, on retrouve dans de nombreuses familles du « rhum tisane », assemblage de rhum et de plantes diverses.
Depuis sa découverte, le rhum arrangé réunionnais a fait du chemin et s’est modernisé. Parti de La Réunion au début des années 2010, il a conquis les consommateurs de métropole et même d’Europe. C’est le groupe Isautier qui a pris le pari de faire apprécier les « rhums arrangés » hors de La Réunion à l’époque. Objectif : capter un nouveau public parfois réticent à tester le rhum pur. Deux marques réunionnaises dominent désormais les ventes en France : Isautier et Rivière du Mât. La concurrence est désormais féroce dans les rayons, mais La Réunion représente encore plus de 60% de parts de marché sur ce segment. Un succès « made in Réunion » !
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