La fabuleuse épopée des arrangés

La tradition créole du « rhum arrangé » a fait des émules partout dans le monde. Si fruits, écorces et herbages étaient les ingrédients traditionnellement utilisés pour préparer le breuvage, les recettes les plus originales fleurissent désormais dans les rayons des grandes surfaces ou les distilleries artisanales. 

Photo des arrangés des producteurs de La Réunion

Les arrangés, une tradition réunionnaise

Le premier arrangé « moderne » est commercialisé par la distillerie Isautier dans les années 70. Baptisé Gingerlick, la liqueur est à base de gingembre. Au début des années 2010, l’entreprise tente un pari osé : elle décide de miser sur les « rhums arrangés » pour développer l’exportation en métropole et faire apprécier le rhum à un nouveau public. Carton plein !

Grâce à ses innovations incessantes, Isautier est resté leader du segment en métropole jusqu’en 2021 (et demeure leader en métropole et dans les DROM en 2022). Une autre marque réunionnaise fait parler d’elle désormais : Rivière du Mât qui a sorti ses premiers arrangés en 2018 et qui a vu ses ventes progresser en métropole jusqu’à truster le haut du podium en 2022.


En 2021, le segment des arrangés a connu une croissance de 40% en grande distribution qui a vendu 2,2 millions de litres. La Réunion représente plus de 60% de parts de marché sur ce segment (source NielsenIQ). Les arrangés réunionnais remportent chaque année des médailles lors des concours internationaux.

Face au succès grandissant des arrangés, toutes les marques de rhum ont développé leurs propres gammes, y compris les enseignes de grande distribution sous marque distributeur (MDD). De nombreuses liquoristeries artisanales ont aussi fleuri ces dernières années aux quatre coins de la métropole : elles travaillent indifféremment des rhums réunionnais, martiniquais et guadeloupéens. Résultat, les recettes les plus originales se bousculent dans les rayons. Fraise, menthe, concombre ou basilic, tout y passe !

Le saviez-vous ?

Si le succès commercial des arrangés en métropole est plutôt récent, le procédé lui est connu dès le XVe siècle. On le doit aux marins qui naviguaient sur la route des Indes : pour conserver plus longtemps les épices et les fruits, ils ont eu l’idée de les plonger dans de l’alcool. C’est ainsi que naîtra, à La Réunion, la tradition créole du « rhum arrangé » qui se compose de rhum blanc, d’épices, de feuilles et d’écorces. Si la recette de base est connue de tous, à chacun son ingrédient secret ! 

La Réunion des Rhums

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