Coup de projecteur sur les rhums des DROM dans Le Figaro Vin. Si le rhum est plébiscité par les consommateurs de métropole depuis plusieurs années, il traîne encore une mauvaise image en outre-mer. Mais heureusement, le regard des ultramarins est en train de changer.
« Nul n’est prophète en son pays ». Aussi paradoxal que cela puisse paraître, les rhums ultramarins mettent plus de temps à convaincre les consommateurs de leur zone de production que les consommateurs hexagonaux, de leur qualité. Depuis plusieurs années en effet, les consommateurs de métropole plébiscitent le rhum et en ont fait leur spiritueux préféré, boostant les ventes des rhums réunionnais et antillais.
Outre-mer, la question est plus délicate. Comme l’explique le journaliste Fabien Humbert dans son article pour Le Figaro Vin, l’image du rhum est encore associée à la longue histoire douloureuse de la culture de la canne, celle de l’esclavage et celle de l’engagisme. Bien que certains flacons valent aujourd’hui aussi cher que de prestigieux whisky, le rhum traîne encore une réputation d’alcool « pas bon et pas cher» car l’eau-de-vie de canne a longtemps été l’alcool du pauvre. Et même si les filières Rhum de chaque DOM ont opéré des mutations profondes depuis des décennies, se tournant vers une production de qualité, il faut bien reconnaître que le rhum a du mal à se défaire de ce poids historique.
Heureusement, avec le temps, les choses changent. Et « ti lamp ti lamp », les amateurs de rhums ultramarins se font de plus en plus nombreux, conquis par des marques qui ont misé sur la qualité et la montée en gamme de leurs produits. A La Réunion, les distilleries récoltent tout au long de l’année des médailles dans des concours internationaux et drainent de plus en plus de touristes sur leurs sites de production. Sans compter le succès depuis plus d’une décennie des rhums arrangés réunionnais qui ont conquis les rayons des grandes surfaces. Preuve que le rhum est un atout économique indéniable pour notre territoire.
"Les rhums des DROM ont en effet opéré une impressionnante montée en gamme qui leur a permis de décrocher année après année une pluie de médailles dans les concours de spiritueux, nationaux et internationaux. Les distilleries ont aussi beaucoup misé sur l’innovation, avec l’apparition de rhums millésimés, monovariétaux (issus d’une seule variété de cannes), brut de colonne (autour de 70 % d’alcool, soit le degré de sortie de la colonne à distiller), les grands arômes (rhums très aromatiques et riches en esters), les single casks, (issus d’un fût unique) les finishs (courte maturation dans des fûts ayant connu d’autres spiritueux), le bio… Leurs plus belles cuvées s’arrachent désormais en Métropole et sont encensées par les experts, qui les mettent au même niveau qu’un bon cognac ou qu’un bon whisky single malt. Ces succès à l’extérieur ont conduit les habitants des DROM à porter un regard plus clément sur leurs rhums. Et puis, ils voyaient année après année des touristes repartir les valises pleines de bouteilles… c’est bien qu’il valait quelque chose !"
Sur les rhums réunionnais, même constat : la montée en gamme est indéniable, la qualité est au rendez-vous, la diversité de la production est saluée par les amateurs de spiritueux.
"Sur les rhums réunionnais, même constat : la montée en gamme est indéniable, la qualité est au rendez-vous, la diversité de la production est saluée par les amateurs de spiritueux. « Les rhums [réunionnais] ont opéré une spectaculaire montée en gamme et sont parvenus à tenir la dragée haute à leurs collègues antillais que ce soit lors des concours de spiritueux, ou auprès des connaisseurs."
Preuve que le rhum est un secteur d’avenir, de nouveaux territoires ultramarins se lancent dans la distillation. C’est le cas par exemple de la Nouvelle-Calédonie ou de la Polynésie qui n’hésitent pas à proposer des produits atypiques à la personnalité très forte pour se démarquer, sur un marché ultra concurrentiel qui ne cesse de bouger.
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L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération.
